Exercice BAN de Hyères

Le mercredi 5 avril 2023 s’est déroulé un exercice de grande ampleur sur la Base d’Aéronautique Naval (BAN) de Hyères. Ce fut l’occasion de voir une centaine de sapeurs-pompiers, civils et militaires, accompagné du SAMU 83, des forces de l’ordre et les associations agréées de sécurité civile, travailler ensemble avec un but commun : se préparer à la survenue d’une crise. 
L’objectif de cet exercice était de tester la coordination interservices civilo-militaire en mettant en œuvre les dispositions spécifiques ORSEC de la BAN de Hyères mais également de mettre en œuvre le plan ORSEC NOmbreuses Victimes (NOVI) destiné à secourir un nombre important de victimes dans un même lieu et à organiser les premiers soins. 

La thématique de cette journée d’exercice portait sur un crash d’avion, un BOEING 737 en provenance de Paris-Orly, avec 72 passagers à son bord. Lors de l’atterrissage l’avion fit une sortie de piste, conduisant instantanément à un incendie majeur en zone aérodrome.
L’exercice débuta à 8h30 avec une alerte pour un crash d’avion avec à son bord 72 passagers. La réponse opérationnelle fut immédiate grâce à l’engagement de deux véhicules d’intervention mousse (VIM) des marins de pompiers pour lutter contre le feu qui s’est déclaré dans la machine suite au choc. En effet, sur la BAN de Hyères, le service de sécurité incendie et de sauvetage est assuré par une unité de marins-pompiers.
A la suite de cette première attaque des renforts du SDIS 83 sont envoyés avec un fourgon, des VSAV et une VLI dans un premier temps, suivi de près par l’échelon de commandement et logistique. 

La montée en puissance de l’intervention, avec de nombreuses victimes à prendre en compte, a conduit la mise en œuvre du plan ORSEC NOVI. Un point de rassemblement des victimes (PRV) a été créé aux abords du tarmac pour rassembler et trier les victimes dans le but de les diriger, en fonction de leur état (indemne, urgence relative, urgence absolue ou décédé), soit vers un poste médical avancé (PMA) afin d’apporter les soins médicaux nécessaires, soit au centre d’accueil des impliqués (CAI) où l’on retrouve la cellule d’urgence médico-psychologique (CUMP). L’intérêt de cette organisation est d’apporter, dans un temps restreint, les soins médicaux d’urgence sur place et d’éviter la surcharge des services d’urgences de l’hôpital lors d’une crise faisant de nombreuses victimes. 
En plus des 72 passagers à bord, le BOEING 737 contenait 5 tonnes de carburant de type kérosène au sein de son réservoir, il fallait donc également anticiper les risques chimiques qui pouvaient en découler (feu de liquide inflammable, toxicité des fumées, pollution des sols et des cours d’eau). 

Le bilan humain de l’exercice fait état de 39 personnes décédées et de 33 personnes blessées. C’est là l’intérêt de SINUS (le système d’information numérique et standardisé). Il permet de dénombrer les victimes afin de créer une liste de victimes, partagée par tous les services, de les trier en fonction de leur état et de remonter leur identité. Cette dernière fonctionnalité revêt un intérêt tout particulier dans le scénario d’un crash d’avion pour identifier les ressortissants d’autres pays qui pourraient être impactés.
 
Cet exercice, qui a rassemblé plus de soixante sapeurs-pompiers du Var, dont la sous-direction santé, a été enrichissant et formateur pour tous les intervenants. Le travail interservices est indispensable pour garantir l’efficacité de la réponse de la sécurité civile lors d’une crise majeure. Il est alors important de pouvoir s’entrainer en amont, pour être prêt le jour-J.

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